L'Orangerie accorde l'hospitalité à Pierre Girieud; c'est là que viennent d'être accrochés pour quelques jours, avant leur départ à Poitiers, où ils décoreront la salle du Conseil de l'Université, les somptueux panneaux auxquels notre ami a travaillé deux années. La culture profonde de Girieud, un sentiment de la décoration murale qui ne surprendra pas ceux qui ont connu les fresques de Pradines, un équilibre dû à la volonté, au labeur, à la raison, et une exécution large, libre, fougueuse, voilà ce que l'on saisit dès l'abord. Toute cette antiquité, ces sages et ces héros, n'est point livresque, mais vivante. Girieud a résumé sur ces pages austères et charmantes le meilleur de son immense savoir. Et n'est-ce pas René Jean qui écrivit l'autre matin : "Ces panneaux ont-ils rapporté à Pierre Girieud autant qu'un diorama de la Coloniale?" Estimons-nous heureux qu'il se soit trouvé tout de même un ministre pour les commander à Girieud. Et puisse l'Université de Poitiers évaluer la richesse du cadeau qui lui est fait. |