Pierre Girieud vient de mourir. Ce grand peintre provençal né à Riez (B.A.) en 1876, laisse une oeuvre admirable où la Provence est représentée dans ses plus belles fresques, sans parler des paysages exposés au Musée du Luxembourg (Paris), à Strasbourg, Marseille, Le Havre, Digne, etc. ainsi que dans plusieurs musées d'Allemagne et de Russie.
Ses Décorations, pour n'en citer que quelques unes au passage, de la faculté de Poitiers, de la salle des fêtes de la mairie d'Ivry, d'une école à Nice, lui valurent d'enseigner la fresque à l'Ecole des Beaux Arts du Caire. Dans le dictionnaire Larousse' (page 791 du 3° volume) on lit : "Il a exposé au Salon d'Automne des œuvres logiquement ordonnées". Plus loin, au sujet de ses paysages de Provence ...."d'une exécution souple et d'un agrément certain". C'était un peintre qui aimait son pays, sa belle Provence.
Les amateurs d'art n'ont pas manqué de lire la notice de l'album Druet, consacré à Girieud les opinions de F. Carco, J. Gasquet, d'Erlande, R. Dorgelés etc... voient en ce peintre une grande simplicité et un amour de l'art au-dessus de toutes contingences de la vie.
Dès 1900, où le voici arrivé à Paris, avec une pension de 100 francs par mois que lui fait son père, il se consacre à la peinture. Il suit Launay si injustement négligé de son temps oublié par le nôtre.
En 1901, il expose à divers endroits. Enfin de concert avec Launay le sculpteur Maillol, le peintre Durrio, il expose chez Berthe Weill. En 1902, ce sont les Indépendants. Depuis, il ne cesse de se perfectionner.
En 1912-1913, il reprend un atelier quai de Rive-Neuve à Marseille, où il s'adonne à la recherche d'équilibres; avec son ami Lombard, il crée le salon de mai dont les présidents d'honneur sont Auguste Rodin et Auguste Renoir. Les hommes qui font groupe avec Lombard avec Lombard et Girieud dans ce salon de mai s'appelent : Bonnard, Marquet, Camoin, Rouault, Verdilhan. Hélas, Marseille ne réagit pas!
1914, un trou pour tous les hommes. Evidemment, l'artiste peint les murs qu'il trouve, même si ceux-ci doivent être détruits dans la grande tourmente.
Enfin la guerre finie, le voilà qu'il s'installe rue Lauriston. Depuis il ne fait que gravir les échelons et atteindre au plus haut point celui de peindre pour son art sans chercher à flatter la clientèle pour vendre.
L'âge et la maladie ont eu raison de ce maître. Mais le souvenir de Pierre Girieud n'est pas près de s'effacer. |