Fiche bibliographique

Clar Fanny - "A l'Orangerie, travail de commande "
Soir---

-Bruxelles
23-mai 1931
Contenu sur Girieud
On peut aimer un peintre ou ne point aimer sa façon. Tant qu'il reste lui-même, même s'il varie sa technique, passe à travers son oeuvre cette communion de l'artiste et du labeur qui nous prévient de prêter attention. Mais lorsqu'une composition, tout comme un devoir d'élève, est exécutée d'après un énoncé, sur un genre imposé, il ne nous est pas toujours possible de retrouver l'artiste sous son habit d'emprunt. Le peintre Girieud, dont le musée de l'Orangerie expose jusqu'à dimanche les fresques destinées à l'Université de Poitiers, a certainement subi cette loi de la cmmande devant laquelle il faut s'incliner. Se soumettre ou se démettre. Je n'ai guère apreçu la manière de Girieud dans ces panneaux académiques où Lycurgue et le Serment spartiate, Homère chez les Bergers, Esculape à Epidaure, Pythagore et son école, prétendent symboliser le Droit, les Lettres, la Médecine et les Sciences. Un autre panneau est consacré à la gloire de l'Université de Poitiers. C'est peut-être le moins conventionnel. Quant à ceux de la France glorieuse et de la France douloureuse, n'en disons pas plus. Il ne faut chagriner personne. De plus, huit femmes nues symbolisent les vertus pédagogiques. Saluons les vertus pédagogiques avec respect. C'est tout ce qu'on peut leur accorder. Elles sont probablement bien ennuyeuses ces vertus.