Fiche bibliographique

Girieud Pierre - "Fleur de Provence"
L'anticafard - journal des prisonniers de Tauberbichofsheim---

-Bade
10 novembre 1918 np
Contenu sur Girieud
Nous recevons la lettre suivante, où nos lecteurs reconnaîtront, sans attendre la signature, l'enthousiasme ultra-méridional de notre sympathique ami Girieud,pour tout ce qui est du soleil éclairant la Cannebière, ou du mistral soufflant en vainqueur, là-haut tout en haut ... de Notre-Dame de la Garde. Tauber, 5 Novembre 1918. Cher Ami, J'étais plutôt morose l'autre jour, chose rare, mais vos quelques lignes m'ont déridé... J'ai reconnu alors là, l'esprit des fils de l'Ile de Beauté, aiguisé par l'air de notre Cannebière; la galéjade est bonne. Eh oui ! Nous Provençaux, sommes amoureux impénitents, notre maîtresse est si belle. Dès notre berceau, elle nous prodigue ses fleurs les plus rares, la brise du soir nous apporte le parfum de la Grande Bleue ! C'est à un foyer où régnent les traditions que nous faisons les premiers pas, des bras de nos jeunes mères aux yeux de velours,....aux bras de nos aïeules, aux mains tremblantes, mais vives et gaies malgré les ans. Comme les plantes de nos collines, nous poussons au gai soleil, bercés par le chant des cigales, le teint bruni aux morsures de notre mistral et c'est à la faveur de notre vin généreux que notre esprit pétille sans malice. Dans ce cadre, à vingt ans, notre coeur trouve sa Mireille, la grâce et la beauté. Mais je m'arrête Voilà ! Cher ami, ce qu'adore le Vieux Gandin : " La Provence ". ce petit coin de notre belle France, maîtresse adorée, que l'on aime d'autant plus qu'on en est sépare.... A l'avenir, quand vous me verrez arpenter par le brouillard, dites-vous: il s'en fait pour la Rascasse !!